Une étude menée par l’UNESCO entre 2009 et 2023 met en lumière les menaces et les dangers qui pèsent sur les journalistes environnementaux en raison de leur travail. 70% d’entre eux déclarent avoir été déjà menacés. Cette étude concerne plus de 900 journalistes du monde entier
Les chiffres font froid dans le dos. L’étude Presse et planète en danger, réalisée par l’UNESCO et révélée en mars 2024, témoigne des menaces qui pèsent sur les journalistes qui traitent des affaires liées à l’environnement. Depuis le début de l’enquête en 2009, 44 journalistes ont été assassinés dans le monde et 353 ont été agressés physiquement. Ces cinq dernières années, les violences à leur encontre ont augmenté de 42% par rapport aux cinq années précédentes.
Pourquoi sont-ils la cible ?
Il est évident que capitalisme et préservation du vivant ne font pas bon ménage. Lorsque des journalistes enquêtent sur des scandales environnementaux, ils touchent à des intérêts économiques. Leurs voix viennent mettre en péril la source de richesse des plus puissants. Ceux-ci n’hésitent pas à les intimider, les menacer voire les agresser ou les tuer pour préserver leurs privilèges et ainsi continuer à détruire des éco-systèmes et exploiter le vivant en toute impunité.
Urgence d’informer sur le vivant
Il existe du journalisme spécialisé dans de nombreux domaines. Le journalisme environnemental, quant à lui, est presque par définition militant parce qu’il va à l’encontre du système économique qui est le nôtre. Il est nécessaire d’entendre cette parole, celle des autres espèces et celle de leur milieu de vie parce qu’il y a un réel manque d’informations sur ces sujets. Énormément de grandes entreprises et gouvernements agissent en toute impunité. Ils continueront tant que le grand public ignorera leurs actions : d’où l’importance que des journalistes enquêtent puis révèlent des affaires.
Au-delà de cela, l’information sur le vivant n’est pas nécessairement une information qui dénonce. Elle peut juste venir pallier à un manque de connaissance sur la biodiversité. On dit souvent que « quand on ne connaît pas, on ne protège pas ». Tout nous éloigne des autres espèces qui nous entourent. Informer sur leur existence peut permettre de recréer un lien entre elles et les humains.
Journalisme alternatif
Pour l’heure, les grands médias traditionnels sont à la traîne sur les questions écologiques. Si on veut s’informer en profondeur sur ces sujets, il s’agira d’une démarche personnelle de recherche de médias alternatifs et spécialisés ou même de lanceurs d’alerte.
Le fonctionnement même de la presse traditionnelle ne permet pas de parler d’écologie comme il le faudrait. Les intérêts économiques des grands médias, ainsi que le fait qu’ils sont souvent détenus par des hommes d’affaire puissants (Bouygues, Bolloré, Dassault, etc…) empêchent d’avoir une information totalement désintéressée, contrairement à celle de petits médias qui fonctionnent la plupart du temps avec des abonnements et le soutien des lecteur.ice.s.
Et nous là-dedans ?
Notre association a décidé de se spécialiser de manière plus affirmée vers ce journalisme de différentes façons : par la photographie (expositions photos, ateliers photos dans les écoles…), par la vidéo (création de films destinés à être projetés), par la réponse à des commandes de films documentaires (par exemple, un film sur la faune et la flore d’un territoire) et par des rencontres-conférences.
Les conférences ont d’abord pour vocation d’informer sur la réalité des journalistes environnementaux présentée ci-dessus. La deuxième partie questionne les connaissances de chacun.e sur la biodiversité de la région : que savons-nous des centaines d’espèces qui vivent autour de nous ? Grâce à nos photographies et films, nous partageons nos expériences de terrain avec les animaux sauvages.
L’entrée dans cette huitième année d’activité de l’association est aussi une affirmation de nos envies de nous ancrer dans un journalisme davantage tourné vers la faune et la flore locales. Ces dernières années, le public a été très réceptif à nos réalisations sur le sujet et nous encourage à poursuivre dans cette voie. Alors pour informer, protéger, rêver et émerveiller, notre journalisme sera désormais celui du vivant. Il l’était déjà très certainement depuis toujours. Aujourd’hui, il est revendiqué.
Découvrez toutes nos offres en lien avec la biodiversité ici et nos projets d’Éducation aux Médias et à l’information par là. Ces derniers peuvent également concerner ces thématiques de l’environnement et la biodiversité.